Prévenir le plagiat et la tricherie

Définition de plagiat

  • S’approprier une œuvre d’autrui intégrale ou en partie sans autorisation (texte, image, vidéo, etc.) ou sans en mentionner la provenance. Soumettre un travail qui a déjà été soumis, en entier ou en partie, dans un autre cours.

Définition de tricherie

  • Enfreindre un règlement du cégep dans la rédaction d’un travail ou d’une activité d’évaluation. Copier les réponses ou le travail d’un camarade de classe. Utiliser du matériel non permis durant une évaluation.

Une approche en trois temps

Pour contrer le plagiat et la tricherie et ainsi assurer l’équité entre les étudiant.e.s, une approche en trois temps est privilégiée : la prévention, la détection et la sanction. La Zone Cégep Drummond comprend un section pour décrire la démarche de sanction propre à notre établissement d’enseignement.

La prévention

La rapidité et la facilité d’accès à l’information, de même que le manque de connaissance des étudiant.e.s en matière de recherche documentaire sont au nombre des raisons évoquées dans les cas de plagiat. En début de session, la présentation d’une capsule vidéo sur ce thème peut être une façon d’ouvrir la discussion sur le sujet avec les étudiant.e.s de vos groupes.

Afin de faire la promotion de l’intégrité étudiante, un groupe de travail sur l’intégrité académique de l’Université de Sherbrooke a établi une liste des Comportements favorisant l’intégrité.  Certains comportements attendus du personnel enseignant rappellent des bonnes pratiques dans la création d’une relation pédagogique constructive.

La première étape est de comprendre les motifs pour lesquels un étudiant plagie ou triche lors d’une évaluation. On peut classer les motifs de plagiat en quatre catégories :

  • Tout le monde le fait;
  • Pression et souci de performance pour répondre à ses attentes ou à celles de son entourage.
  • Facilité à utiliser les outils numériques pour copier;
  • Accès à plusieurs ressources sur Internet.
  • Peu de chances de se faire prendre et d’avoir des conséquences;
  • Mêmes évaluations d’une année à l’autre;
  • Beaucoup de travaux disponibles sur le web sur le sujet.
  • Difficulté avec la matière;
  • Anxiété;
  • Procrastination;
  • Mauvaise gestion du temps;
  • Mauvaise évaluation du temps requis pour faire le travail;
  • Ne comprend pas bien le travail à faire;
  • Méconnaissance des droits d’auteurs;
  • Méconnaissance de la méthodologie pour citer ses sources et paraphraser;
  • Peu d’intérêt pour le cours;
  • Souhaite seulement obtenir la note de passage.

Propositions d’alternatives et scénarios d’activités d’évaluation

Préparez quelques extraits vidéos qui présentent des scènes associées à votre discipline (habiletés de votre profession). Rencontrez les étudiant.e.s individuellement via Teams ou Zoom. Faites-leur visionner un des extraits et demandez-leur de répondre verbalement à quelques questions en lien avec les habiletés, les compétences visées par votre cours, etc.

Planifiez quelques scénarios (mises en situation authentiques et bien détaillées) associés à votre profession couvrant plusieurs situations qui peuvent se produire en milieu de travail, même les situations les plus rares. Vous pouvez évaluer individuellement chaque étudiant.e durant des rencontres virtuelles. Durant la rencontre, faites-leur choisir un des scénarios et demandez-leur de répondre à une série de questions, de démontrer leur savoir-faire, de choisir des stratégies, des outils, etc.

En rencontre virtuelle avec chaque étudiant.e, préparez une banque de questions et de mises en situation qui vous permettent d’évaluer les compétences de votre cours. Posez au hasard certaines questions de votre banque et votre étudiant.e doit répondre verbalement à ces questions.

Placez les étudiant.e.s en dyade ou en petits groupes et organisez des rencontres virtuelles. Présentez-leur une mise en situation (vidéo ou sur papier). Questionnez à tour de rôle chaque étudiant.e. Vous pourriez aussi évaluer comment l’autre étudiant.e relance son collègue par des questions techniques, des rétroactions constructives, etc.

Placez vos étudiant.e.s en dyade ou en petits groupes. Durant une rencontre virtuelle, proposez aux étudiant.e.s de jouer un rôle (par exemple : personne aidante et personne aidée) à partir d’une mise en situation. Vers le milieu de la rencontre, inversez les rôles. Ainsi, les étudiant.e.s sont confrontés à la fois au rôle de la personne aidante et au rôle de la personne aidée, ce qui est très bien pour évaluer le savoir-être. À la fin, chaque étudiant.e fait une autoévaluation verbale ou écrite de son expérience (forces et difficultés) et donne des rétroactions pour ses collègues (comment ils se sont sentis, ce qu’ils ont trouvé efficace dans les interactions de l’autre, etc.).

Préparez des mises en situation réelles associées à des techniques pratiques à exécuter par vos étudiant.e.s.

 

Afin d’évaluer les compétences plus pratiques, les étudiant.e.s peuvent se filmer à la maison en train de faire une simulation ou une démonstration (seul ou en collaboration avec des membres de leur famille). Ils vous envoient ensuite leur vidéo.

 

En rencontre virtuelle avec chaque étudiant.e, vous pouvez revisionner la vidéo, poser des questions plus pratiques, évaluer les techniques, donner des rétroactions, évaluer les apprentissages (savoir, savoir-faire et savoir-être). Ainsi, la vidéo et la rencontre (rétroaction vidéo) permettent ensemble de faire l’évaluation des apprentissages et l’atteinte des compétences.

Afin d’évaluer l’atteinte des différentes compétences de votre cours, proposez à vos étudiant.e.s de réaliser un projet personnel (à faire sur l’ensemble de la session) qui englobe les différents éléments de compétences de votre cours. Ainsi, chaque travail est unique et personnalisé. De plus, demandez à vos étudiant.e.s de vous démontrer l’évolution de la production de leur projet afin d’éviter le plagiat.

Tout au long de leur session, les étudiant.e.s peuvent rédiger un journal qui présente et commente leur progression dans la recherche et la réalisation de leur travail (étape par étape). Ainsi, vous pouvez les relancer à différents moments concernant leur journal et valider leur progression. De plus, ce journal permet de vérifier de l’originalité du travail réalisé.

Pour des évaluations écrites avec développement, il est fort pertinent de produire trois ou quatre versions de votre examen. Le but n’est pas de recréer vos évaluations entièrement, mais simplement d’interchanger l’ordre de vos questions, changer le nom de vos cas fictifs. Bref, donnez l’impression que vos examens sont très différents les uns des autres.

Proposez plusieurs mises en situation (semblables pour l’évaluation des compétences, mais différentes dans leur description). Même si vos questions associées à ces mises en situation sont similaires, les éléments de réponses ne proviennent pas de la même mise en situation.

De plus, il est aussi possible d’utiliser une seule mise en situation, mais de proposer différentes questions selon la version de l’évaluation que l’étudiant.e reçoit.

Si vous désirez mettre des questions de ce type dans vos évaluations écrites, il est plus que pertinent que vous demandiez à vos étudiant.e.s de justifier leur réponse dans leurs propres mots. Ainsi, les points accordés pour la justification sont plus importants que pour la réponse en soi. Leur justification démontre la maitrise des notions apprises.

Les étudiant.e.s peuvent être jumelés avec des clients (réels ou fictifs) afin d’évaluer les besoins de ce client, de connaitre ses attentes, d’y répondre selon l’éthique de votre profession, d’interagir de façon proactive, efficace, etc.

Ce jumelage peut se faire simplement pour une évaluation ou pour une partie de la session (par exemple, trois travaux écrits associés à des suivis de rencontre avec le client). Ainsi, chaque travail ou évaluation de vos étudiant.e.s est associé à ce client.

Proposez à vos étudiant.e.s de faire une évaluation de leur travail par un de leur camarade. Pour ces étudiant.e.s, la possibilité d’évaluer le travail de leurs pairs peut leur permettre de développer leur sens critique et d’objectiver l’évaluation. Cela permet aussi de valider la compréhension de la théorie d’un étudiant.e en évaluant le travail d’un pair.

Cette évaluation pourrait même se faire sous forme de préévaluation par les pairs, c’est-à-dire de faire une précorrection du travail d’un étudiant.e par un de ses camarades de classe. Ainsi, les étudiant.e.s reçoivent une première rétroaction sur leur travail et peuvent l’améliorer avant la remise finale de ce travail.

Zone Cégep Drummond